Santé mentale et psychiatrie : changer le regard sur la santé mentale et les personnes atteintes de troubles psychiques

Article
Photo de mains d'une personne âgée en gros plan, avec la main d'une personne aidante posée dessus

Les personnes ayant des troubles psychiques sévères et persistants souffrent généralement d’un grand isolement et d’une perte de capacité à réaliser les actes de la vie quotidienne. L’enjeu est d’améliorer leurs conditions de vie, l’accès aux soins et l’inclusion sociale. Ce sont les objectifs de la feuille de route santé mentale et psychiatrie pour changer le regard sur ces maladies.

La ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, en présence de la Secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, a présenté sa feuille de route pour la santé mentale et la psychiatrie auprès des acteurs concernés, lors du 1er Comité Stratégique de la Santé Mentale et de la Psychiatrie (CSSMP), le 28 juin 2018.

Trois grands axes d’intervention pour changer de regard sur la santé mentale et améliorer l’accès aux soins

Trente-sept mesures sont proposées, déclinées autour de trois grands axes d’intervention :

  • Promouvoir le bien être mental, prévenir et repérer précocement la souffrance psychique, et prévenir le suicide ;
  • Garantir des parcours de soins coordonnés et soutenus par une offre en psychiatrie accessible, diversifiée et de qualité ;
  • Améliorer les conditions de vie et d’inclusion sociale et la citoyenneté des personnes en situation de handicap psychique.

Les objectifs de cette feuille de route est de porter une vision positive de la santé mentale, déterminant essentiel de la santé, et de promouvoir une psychiatrie qui ne soit plus le parent pauvre de la médecine

Elle a comme objectifs l’amélioration des conditions de vie, de l’inclusion sociale et de la citoyenneté des personnes vivant avec un trouble psychique, l’amélioration de l’accès aux soins et aux accompagnements.

Une approche territoriale pilotée par les agences régionales de santé

Le contexte est marqué par des inégalités importantes dans l’offre de soins et de professionnels présents sur les territoires, par un gradient social dans la prévalence des troubles et par des réponses hétérogènes mises en œuvre par les territoires.

Il s'agit d'adopter une approche transversale de la politique de santé mentale, territorialisée dans le cadre des projets territoriaux de santé mentale, et de s'inscrire dans une dynamique d’ « aller-vers » et d’empowerment.

Le projet territorial de santé mentale est élaboré et mis en œuvre par les professionnels et établissements du territoire compétents dans le champ de la santé mentale. 

 

Améliorer les conditions de vie des personnes atteintes de troubles

La situation des personnes souffrant de troubles psychiques en France est préoccupante. La demande de soins est en augmentation constante notamment pour les troubles anxiodépressifs, les psycho-traumatismes, les troubles du comportement, les addictions.

Ces troubles appartiennent aux causes principales de morbidité et de mortalité. En effet, selon l'OMS, 1 personne sur 4 est touchée par des troubles psychiques à un moment de sa vie.

Or, la prévention et les interventions précoces sont insuffisantes et les diagnostics trop tardifs. Les ruptures de parcours sont trop nombreuses et entraînent une détérioration des trajectoires de soins et de vie. L’insertion sociale et l’accès à une vie active et citoyenne correspondant aux capacités et aux choix des personnes sont insuffisants, et la stigmatisation relative aux troubles psychiques est encore trop prononcée.

Il convient de prêter une attention particulière aux populations les plus vulnérables : notamment les enfants, adolescents et jeunes, les populations en précarité sociale, les personnes âgées, les personnes en situation de handicap, les familles nécessitant un accompagnement à la parentalité, ou encore les personnes placées sous-main de justice.

 

Cette feuille de route constitue un plan d’ensemble pour changer le regard sur ces maladies, sur les troubles psychiques et sur les personnes qui, selon l’OMS, sont une sur quatre à être touchées au cours de leur vie, en Europe.

Elle s’inscrit en cohérence avec les objectifs de la stratégie nationale de santé, en particulier avec ses axes majeurs d’action que sont le repérage et la prise en charge précoces des troubles psychiques et la prévention du suicide.

Les chiffres clés de la psychiatrie :

2,4 millions de personnes prises en charge en établissement de santé en 2015
569 établissements de santé autorisés en psychiatrie
1 Européen sur 4 est touché par des troubles psychiques au cours de sa vie (selon l'OMS)
15 % des 10-20 ans (1,5 million) ont besoin de suivi ou de soin en France
7,5 % des Français âgés de 15 à 85 ans ont souffert de dépression au cours des 12 derniers mois
8 948 décès par suicide en France métropolitaine en 2015