Les agences régionales de santé se sont fortement mobilisées sur le Plan et se sont attachées à décliner le plan au niveau de chaque région, de chaque département et à le faire en associant leurs partenaires : élus locaux, assurance maladie, ordres professionnels, URPS, leaders professionnel et patients. C’est ce qui ressort de la 2ème réunion du comité national de suivi du plan d’accès territorial aux soins présidé par Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé.
Ce plan, qui fait le pari des dynamiques locales et de l’engagement collectif, s'appuie sur les agences régionales de santé et leurs partenaires. Les ARS sont chargées de faciliter, d’encourager et de coordonner les initiatives du terrain.
Passage en revue des principales mesures et de leur état d’avancement.
Qu’est-ce que la pratique avancée ?
La pratique avancée permet à des professionnels paramédicaux (par exemple, des infirmiers) d’exercer des missions et des compétences plus poussés, jusque-là dévolues aux seuls médecins.
Cela se traduit par des compétences accrues dans le suivi des patients, en matière de prescriptions, de conseils thérapeutiques, d’éducation à la santé, d’organisation du parcours et de coordination des acteurs.
Cela permet en partie de répondre au vieillissement de la population et à la croissance des maladies chroniques.
Les bénéfices attendus sont multiples :
- Pour les infirmiers : de nouvelles perspectives de carrière, avec l’opportunité d’un mode d'exercice plus autonome et d’une meilleure reconnaissance, y compris financière
- Pour les médecins : du temps médical retrouvé et de nouvelles possibilités de coopération
- Pour les patients : une amélioration de l'accès aux soins, une prise en charge diversifiée et une meilleure articulation des parcours entre ville et hôpital
- Pour le système de santé : un renforcement des structures d’exercice coordonné en soins primaires et un surcroît de temps médical disponible.
La télémédecine permet d’abolir les distances et donc de simplifier l’accès à un médecin pour des patients rencontrant des problèmes de mobilité, notamment ceux résidant dans des territoires reculés. La téléconsultation et la télé-expertise, désormais remboursées par l’assurance maladie, vont devenir une réalité quotidienne, au bénéfice en particulier des patients des zones sous-denses
Face à des délais d’attente importants, la télé-expertise permet d’obtenir rapidement l’avis d’un spécialiste afin d’accélérer si besoin la prise en charge du patient, évitant ainsi l’aggravation de son état.
Pour les professionnels de santé, le travail en équipe et l’exercice pluri-professionnel permettent d’échanger avec leurs pairs, de continuer à se former et à progresser professionnellement et offrent une organisation du travail plus souple. Soutenir le développement des maisons de santé pluri-professionnelles (MSP) et, plus largement, des modes d’exercice coordonné, est un des axes forts du plan pour renforcer l’accès aux soins dans les territoires. Ainsi, l’Assurance maladie a versé 35,6 millions d’euros en 2017 pour soutenir les maisons de santé pluriprofessionnelles.
Ce soutien permet notamment de financer des postes de coordinateurs, d’améliorer l’équipement informatique ou de conduire ensemble des projets de santé publique.
Le guichet unique est un point d’entrée unique pour informer les professionnels de santé, les orienter et les accompagner dans leurs démarches. Des accompagnements approfondis de type « coaching » pourront également être proposés pour soutenir les porteurs de projets d’exercice coordonné/regroupé ou de télémédecine.
Toutes ces évolutions, actuelles et à venir, traduisent de profonds changements dans la manière d’exercer la médecine : que ce soit en équipe, en coopération avec d’autres professionnels de santé, en s’appuyant sur de nouveaux outils numériques. Les soins primaires de demain s’inventent dans les territoires en difficulté aujourd’hui.